Norvège : Packrafter au dessus du cercle polaire arctique
Les îles norvégiennes en packraft ou … deux singes en hiver !
Avec la fin de l’année qui approchait les niveaux qui remontaient et la saison qui commencait à se calmer, on a presque sur un coup de tête, sauté dans un avion pour Tromso. Cette ville de Norvège nichée sur une île au Nord Ouest du pays … Avec une vague idée en tête celle de pouvoir visiter les îles norvégiennes avec notre moyen de transport préféré … On vous le donne en mille…
En termes de rétroplanning pré-voyage, ça a donné à peu près ça: J-8 “et si on partait faire du packraft”, J-7 achat des billets d’avion, J-5 euh j’ai pas de fringues pour le grand froid, J-3 faut pas qu’on oublie d’acheter du fromage J-1 insomnie excitées comme des coucous, J bienvenue au pays des rennes, que l’aventure commence.
Carnet de voyage d’une épopée pleine d’émotions et de découvertes incroyables !
Un moyen de transport qui fait office de lieu de vie
Vous nous connaissez, nous sommes des adeptes du camping, que ce soit en tente au sol, en tente de toit, ou en voiture aménagée… Comme on souhaitait un maximum d’autonomie, on a opté pour un van aménagé.
Vu les températures annoncées… On avait pris le luxe d’avoir une douche à l’intérieur …
Le gros avantage du Van c’est qu’il conserve sa température et qu’on peut sortir randonner dans le froid, ou packrafter dans un Fjord gelé et rentrer comme si de rien n’était dans une pièce chauffée à 18 degrés, et c’est clairement non négligeable ! Le désavantage c’est le changement de bonbonne en pleine nuit quand tout le gaz s’est envolé.
Pour trouver des spots de dodo, rien de tel que l’application ParkForNight. Bien qu’il faille être prudent et ne pas s’engager sans vérifier car la plupart des spots sont référencés en été et donc accessibles avec une bonne visibilité. Ici la plupart des spots étaient soit recouverts de neige, soit de glace et pour certains les niveaux d’eau avaient carrément monté. Lorsqu’on arrive dans le noir à un spot, il vaut mieux sortir et en vérifier la praticabilité, car il est parfois difficile de faire la différence entre un parking recouvert de neige et de plaques de glace et un lac.
Et, oui, le roaming est actif même en Norvège, donc vous aurez accès à vos datas comme dans le reste de l’Europe !
Le droit à la nature : Camper partout ?
Et, tout comme en Suède, nos amis du Nord nous offrent ce luxe de pouvoir camper où on le souhaite… Sauf là où c’est interdit évidemment. Là aussi, on retrouve le fameux droit à la nature, qui dit droit, dit responsabilité aussi… L’idée étant de la laisser dans le même état voire, plus propre, que celui dans lequel on l’a trouvé. Le site VisitNorway explique bien le principe d’accès à la nature.
Evidemment, il n’est pas autorisé de camper partout, et, dans les sites touristiques, il y a de nombreuses pancartes indiquant “no camping”, certainement destinées aux périodes touristiques.
LES ILES LOFOTEN
Alors contrairement à ce qu’on croyait initialement comme des benetes, les îles Lofoten ne commencent pas à Tromso mais à Svolvaer… Et, sachant que la Norvège est déjà plutôt pas mal, c’est effectivement carrément plus instagrammable à partir de là …
Svolvaer : le point de départ
Alors Svolvaer c’est le tout début des Lofoten, une “grande” ville où il est possible de faire le plein… Et par, faire le plein, on parle de gaz, d’eau et même de courses dans des grandes surface.
L’idée dans les Lofoten c’est qu’on en prend déjà plein la vue à ras du sol, mais alors quand on prend de la hauteur c’est juste à couper le souffle. C’est pourquoi, on a décidé de grimper à Svolvaer de monter le plus haut possible… Le trek du Svolværgeita reconnaissable à ses deux pitons rocheux ont l’aspect de cornes de chèvre.
Un trek qui s’est avéré raide, technique, gelé, mais à couper le souffle…
Départ de la randonnée : Parking du Blåtindveien
Durée : Ils annoncent 2h mais c’est sans compter la glace.
A voir : Une vue de malade sur Svolvaer; le Djevelporten (fameux rocher coincé entre deux autres); Fløya
Les randonnées hivernales en Norvège :
Prévoyez des crampons à mettre sur vos chaussures. En effet, de nombreux treks sont conçus sous forme de marches et avec l’accumulation de la neige, elles sont verglacées et, de ce fait, dangereuses et glissantes. Ca ne pèse pas bien lourd et ca permet d’avoir le pied plus assuré.
Vérifiez la météo, elle est changeante et rapidement, et se retrouver coincé en pleine tempête de neige ce n’est pas ce qu’il y a de plus rigolo.
Prenez votre téléphone, que ce soit pour vous repérer, ou appeler les secours en cas de souci.
Les sentiers sont balisés, mais il est aisé de se perdre surtout lorsque les traces sont recouvertes de neige, essayez de toujours garder
Gérez votre timing, le soleil se couche tôt et cela va vite, ne pas démarrer trop tard.
De nombreux treks en Norvège se font sous forme d’Aller-retours (le Trolltunga, Preikestollen,…) et il ne faut pas être trop confiants car, souvent lorsqu’ils annoncent une durée, ils sont proches de la réalité.
Les plages : Leknes, Utakleiv, Haukland
Des paysages à couper le souffle au bout de routes désertes le long de la côte.
Le côté face des îles Lofoten a cette capacité de vous donner l’impression que le monde moderne a atteint ses limites et décidé de préserver un espace exclusivement dédié à la nature.
On y est, pour ainsi dire, seuls au monde, une seule route vaguement déneigée, peu d’habitations. Des paysages escarpés, et cette constante impression d’avoir le privilège d’être les seules à contempler cet endroit à ce moment précis.
La plage est quasi déserte, c’est partout l’endroit rêvé pour embarquer sans but.
L’anecdote liée à cette photo, à cette sortie, est à l’image de ce que nous avons pu vivre lors de ce voyage.
Nous sommes en train de pagayer sur la mer de Norvège, quand nous aperçevons un bout de bois, qui flotte, mais ressemble étrangement à un animal … Le bout de bois disparaît ensuite, englouti par les flots, pour réapparaître quelques mètres plus loin… Et ainsi de suite… Toujours en regardant dans notre direction… Ce petit jeu dure presque vingt minutes, pendant lesquels le phoque s’approche et s’éloigne. Bête immense… Et nous faisons de même, à la fois subjugées par cette rencontre et perplexes, et s’il prenait l’envie à ce cabot de la mer d’être un poil trop affectueux avec nos packrafts, nous nous retrouverions le bec dans l’eau.
Ce type de moment suspendus, de rencontres impromptues.
Les villages de pêcheur : Nusfjord, Å, Hennigsvaer, Reine…
Sur le côté pile des îles, la civilisation a pris ses droits, des cabanes sur pilotis qui paraissent éphèmères conscientes de dépendre du rythme de la nature et du bon vouloir de la mer.
Pour trouver ces villages de pêcheurs, ces petites cabanes reconnaissables à leurs couleurs vives démarcant avec les formations rocheuses, il suffit suivre le fil de la route pour descendre toujours plus bas dans les îles…
Alors, l’hiver tout semble être mis à l’on était plutôt en mode ville fantôme, ce qui nous a permis d’explorer certains Fjord et village de pêcheurs en packraft.
Du coup : La Norvège en Hiver ca dit quoi ?
Alors, et évidemment ca dépend des gens mais nous on l’a tellement bien vécu. On a eu la chance de se retrouver seules au monde dans des endroits qui sont bondés en haute saison… Alors clairement on ne s’est pas fait un plouf dans les Fjords en bikini (encore que), mais bien équipées, les températures sont parfaitement supportables, voire agréable car le froid est sec. Cependant il faut garder à l’esprit certaines choses.
Wafti que c’est beau d’être seules au beau du monde
Beaucoup d’endroits sont fermés donc pour vider les eaux usées, ou faire le plein d’eau c’est parfois plus compliqué mais, en général dans les stations services, les gens sont ultra sympas et mettent toujours leur eau à disposition.
La luminosité est réduite, il faut donc soit, se dire qu’on vivra beaucoup la nuit, soit profiter au maximum des heures où le soleil est présent qui diminuent de jour en jour.
Se préparer au froid, mais, bien équipés, c’est comme au ski ce n’est pas un obstacle plutôt un plaisir… Ahhh le fameux “il n’y pas de mauvais temps… que de mauvais équipements” !
Un conseil si vous passez par chez un loueur de van, prenez toutes les assurances, y compris celle des pneus et pare-brise. C’est l’hiver, ca glisse, on conduit des engins auxquelles on n’est pas habituées…
Les montants peuvent vite exploser, et nous en avons fait les frais (vraiment pas de bol mais ca fait mal). Il existe également une assurance que vous pouvez prendre pour toutes les dépenses qui dépasseraient votre franchise. Pour cela demandez à votre assureur, la mienne est une machine de guerre d’efficacité, et elle s’arrache les cheveux quand elle voit nos stories et revient toujours avec des propositions pour prendre soin de nous… #quandlessauvageonnesseprennentpourAG
Et le manger dans tout ça …
Un peu inquiètes du coût de la vie et ne sachant pas dans quelle mesure nous serions en autonomie, nous avions embarqué toute notre nourriture avec nous à savoir: pâtes / riz / sauces / thon / barres céréales / soupes type royco. Plutôt pratique pour se réchauffer et manger sur le pouce pendant un trek.
Il est vrai que la vie coûte cher par là-bas, cela nous a permis de faire pas mal d’économies. Et puis d’embarquer une bouteille de vin au duty free pour les apéros du soir.
Par contre… Nous n’avons pas faire que prendre du lyophilisé hein… Rien n’empêche de compléter.
Puis … Comme on avait peur de faire une hypofrometonite (crise liée à une sous-alimentation en frometon)… ben on a décidé d’aller faire un tour par notre corvidé fromager préféré Maître Corbeau et d’embarquer une fondue tout là-haut au Nord.
Bon pour l’histoire du frometon, ce n’était pas une franche réussite… Le frometon n’est pas resté coulant bien longtemps… Forcément les génies par -5°… On aurait pu vous le dire
Pas que du packraft & de la randonnée …
Parce qu’on n’a pas fait que du packraft et de la randonnée… On a également fait la rencontre animale la plus zinzin de notre vie… Nager avec les orques, mais ça on vous le raconte dans un autre article !